
Cessez de vous victimiser
Les victimes ont ceci de particulier, c’est qu’elles semblent attirer les bourreaux. Et l’extérieur dit : “mais pourquoi reste-t-elle ? pourquoi refait-elle la même chose ? C’est si facile de faire autrement. ” Quand on a été élevé comme une victime, quand une pensée est ancrée dans la tête, elle revient. Et c’est un vrai travail à chaque fois, pour ne pas retomber toujours dans les mêmes travers. Les victimes sont conditionnées, dissociées et reproduisent sans arrêt le même schéma inconscient.
Il faut absolument conscientiser les blessures dont on a été victime, identifier les vrais auteurs, et les stopper. Nous savons alors comment réagir, et nous ne sommes plus victimes, et on arrête de se victimiser.
La propension à se victimiser proviendrait dans certains cas de l’environnement familial vécu durant l’enfance.
Des parents défaillants et très critiques peuvent faire apparaître chez l’enfant un sentiment de culpabilité, de honte et de faible estime de soi.” Et alors, devenu adulte, cette personne, lors d’une situation difficile, pourra avoir tendance à penser qu’elle une victime, “afin de ne pas éprouver un quelconque sentiment de honte ou de culpabilité qui pourrait lui rappeler des traumatismes anciens et refoulés“.
Vincent Bernay
Pourquoi?
Il existe réellement des personnes malveillantes, dont le but est de détruire l’autre. Malheureusement de nombreuses personnes qui sont blessantes, le sont plus par inconscience de leur propre souffrance que par volonté consciente de nuire.
Tout au long de la vie, nous rencontrons des personnes blessantes et nous avons le choix de nous détruire en subissant ou de dépasser ces situations en les rejetant.
Les personnes atypiques souffrent de la critique constante de leur personne/personnalité. Trop ceci, pas assez cela, tu devrais être comme ci, tu devrais faire comme ça etc… Toute leur vie, elles se voient remise en question avec ces gens, qui leur explique en permanence, combien elles n’entrent pas dans les cases et qu’il serait bien qu’elles y entrent.
Evidemment cette soumission aux jugements populaires, à l’exclusion, à l’isolement parfois, est difficile et peut faire souffrir.
S’il est indéniable d’être parfois, souvent, confronté aux comportements négatifs d’autrui, il est indéniable également que personne ne nous force à en souffrir.
Comment ?
- En prenant conscience que l’autre est rarement la source de la souffrance. Il n’en est que le détonateur, le révélateur, et qu’il ne peut nous faire souffrir, que si nous souffrons déjà.
- En comprenant pourquoi nous souffrons. Afin de pouvoir cesser de nous faire souffrir.
- En prenant conscience, que celui qui fait souffrir est souvent quelqu’un qui souffre inconsciemment. Parce qu’on ne fait aux autres que ce que l’on se fait à soi-même.
- En comprenant que les jugements extérieurs parlent davantage de la personne qui s’exprime que de nous.
Donc s’il est vrai que nous puissions être victimes des autres, nous le sommes souvent avant tout de nous-même. Parce que nous nous apitoyons, nous nous déresponsabilisons, nous accusons les autres, nous restons passifs, nous entretenons ces situations et sentiments afin de faire coller notre expérience à notre pensée, parce que découvrir combien nous nous mentons, combien nous manipulons la réalité, combien nous sommes responsables de notre propre malheur serait terrible.
Être victime c’est être impuissant, c’est remettre nos capacités de décisions et d’actions, entre les mains d’autrui ; un autre pas forcément attentif, pas forcément bienveillant, pas forcément compétent… Remettre son bonheur entre les mains des autres est sans doute le plus grand risque que l’on puisse prendre pour se mettre en danger, pour souffrir, pour nourrir l’impuissance.
La seule personne qui peut vous rendre heureuse c’est vous-même !
Avant d’accuser quiconque, avant de s’en remettre à l’autre, nous devrions TOUJOURS commencer par nous-même. Demandons-nous quel rôle nous avons joué ? Comment nous avons participé à créer ce qui se passe ? Commençons par agir, par changer nous-même et ensuite nous verrons ce qui se produit et s’il est réellement nécessaire de demander quoi que ce soit à l’autre…
On n’est pas obligé de faire attention, on n’est pas obligé de s’attarder, de répondre présent, de batailler sans cesse, on n’est pas obligé de tout prendre à cœur, d’être piqué au vif pour tout, tout le temps… Prendre de la distance lors de ces situations ne vous rendra pas moins sensible, cela vous apprendra juste à diriger votre énergie ailleurs. .
Se victimiser parle de nos souffrances, de notre impuissance, de notre immaturité… La première étape à franchir pour dépasser cette condition, est de se voir, de se reconnaître ainsi.
Il n’est pas possible de cesser de boire sans reconnaître être alcoolique.
Se victimiser c’est pareil que l’alcoolisme, c’est une addiction, une habitude, quelque chose qu’on ne se voit pas faire, que l’on cultive quotidiennement, ça nous détruit de l’intérieur à petit feu sans qu’on s’en rende compte. En fait c’est pire que l’alcoolisme, parce qu’aucune campagne de mise en garde n’existe contre la victimisation, personne ne vous dit combien c’est mauvais pour votre santé, combien ça peut vous rendre malade à terme, et qu’il est possible d’en mourir, à force de passer à côté de soi, des autres, de la vie.
On croit que prendre possession de sa vie va de soi. Nos parents nous donnent la vie, nous donner quelque chose ne signifie pas que nous l’ayons pris et que nous nous le soyons appropriés. A croire qu’être en vie c’est respirer, ou qu’être Maître de sa vie, c’est être vivant, je répondrai que respirer ne suffit pas à incarner la vie, et qu’être vivant ne suffit pas pour être Maître de sa vie. Naître (N’Être) au monde est une épreuve, prendre sa vie en main l’est aussi.
Apprenez à vous voir, avant de focaliser sur ce que vous voyez de l’autre. Prenez conscience que ce que vous voyez chez l’autre est ce que vous ne voyez pas en vous, mais qui existe en vous. Changez de lunettes et vous verrez le monde autrement… Penser autrement, et vous vivrez d’autres choses…
Se victimiser, ainsi que l’estiment certains psychologues, est un frein à l’épanouissement personnel et aux relations avec autrui. Il existe des moyens, comme celui de faire appel à une aide professionnelle, pour cesser d’être une victime… Et alors reprendre le contrôle de sa vie !